La mastication : bienfaits et utilité
On nous dit souvent de mastiquer les aliments trente fois avant de les avaler. Pourquoi ? Quelle utilité ? Est-ce pour perdre du poids ou mieux digérer ? Nous allons dégrossir tout cela dans cet article.
1. L'ingestion : une étape de la digestion
Pour débuter, il faut bien comprendre que l’ingestion des aliments, avant la déglutition, est la première étape de la digestion*. Une fois dans la bouche, le processus d’insalivation se met en marche. La salive humidifie et agglomère les aliments. Les premières chaînes de glucides (amidon) se dégradent en polysaccharides. Les amylases digestives sont les ouvrières initiales.
*En réalité, la simple vision de l’aliment et le fait de sentir son odeur déclenche le processus de digestion ; le système nerveux central envoie au système digestif le signal qu’il doit se mettre en marche.
C’est l’un des points les plus importants à comprendre : notre estomac ne peut pas faire le travail de la mâchoire. Comme on dit : l’estomac n’a pas de dents. Ne lui demandez pas de finir la mastication, c’est impossible. La bouche et les dents ont donc ce rôle primordial à jouer. L’aliment doit quitter la bouche pour l’œsophage une fois réduit en bouillie. On parle de bol alimentaire : les aliments mâchés et mêlés à la salive. Pour cela, on note qu’une trentaine de coups de mâchoire est nécessaire.
3. La prise de poids en lien avec notre mastication ?
Mais alors, quel lien avec la prise de poids possible ? Le manque de mastication ferait grossir ?
En omettant de mastiquer ses aliments, inévitablement la durée du repas se raccourcit. Or, la sensation de satiété se fait sentir après vingt minutes seulement. Le signal de satiété met du temps à être envoyé au cerveau. Résultat : nous continuons à manger alors que notre capacité est dépassée. C’est pourquoi on recommande toujours de manger à 70% de sa faim. Manger lentement et en conscience, dans le calme et la sérénité.
En prenant le temps de mastiquer, on ralentit la vitesse d’ingestion des aliments. Le repas prend plus de temps, et la sensation de satiété arrive à temps, comme un effet coupe-faim naturel. On mange moins, mieux, et indirectement on garde la ligne.
4. Les conséquences d'une mauvaise mastication
En arrivant dans l’estomac encore intacts, ou peu mâchés, les aliments vont donner du fil à retordre à celui-ci. De même, la digestion des glucides aura sauté une étape.
En conséquence, rien de grave, si ce n’est des risques de :
- Stagnation des aliments et digestion difficile
- Lourdeur stomacale
- Maux de ventre
- Fatigue due à une digestion longue et énergivore
- Ballonnements éventuels
- Moins bonne assimilation des nutriments
5. Conseils pratiques
Nous avons vu l’intérêt de la mastication sur notre digestion et notre état de santé. Voyons à présent quelques bonnes pratiques à mettre en place pour remédier à tout ça.
Un conseil pour les petits mastiqueurs :
- Ne pas manger à satiété, quitter la table avec la sensation de ne pas être complètement rassasié (manger à 70% de sa faim). Sinon, on provoque une stagnation des aliments avec fermentation qui peut amener à une digestion difficile.
Deux conseils pour penser à mastiquer :
- Entre chaque bouchée, poser ses couverts et croiser les doigts au-dessus de l’assiette. Manger en conscience, calmement : savourer chaque bouchée, prendre le temps de ressentir le goût de l’aliment, sa texture…
- De même, le téléphone (ou tout écran) à table est à bannir. Il accapare toute l’attention de notre cerveau. On avale les aliments trop vite, sans même les savourer. Cela perturbe également le déclenchement du signal de satiété.
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Auteur : Sylvain Monneret | Date de publication : 16/01/2023